L'outil SNS révisé permet un calcul précis du prix de revient des véhicules utilitaires, incluant désormais quatre types de véhicules électriques et des tarifs RPLP actualisés.
Entretien avec Rudolf Hänni
Rudolf Hänni, cofondateur d'Xplanis, a marqué la branche des transports pendant plus de 40 ans par son innovation et sa clairvoyance. STR s'entretient avec lui sur les décisions pionnières, la numérisation du secteur de la logistique et les défis à venir.
Rudolf Hänni, tu as posé la première pierre de x4fleet. Comment en est-on arrivé là ?
Nous étions déjà actifs dans la branche des transports depuis plus de 20 ans et avions développé un module de transport au moyen de Microsoft Dynamics AX. Dans le cadre d'un projet en Allemagne, nous avons constaté que ce module n'avait pas le même impact en Suisse. C'est pourquoi nous avons développé notre propre module de transport indépendant, ce qui a constitué une étape stratégique décisive. C'était il y a environ neuf ans. A l'époque, les solutions basées sur le web faisaient encore figure d'exception dans la branche et nous avons donc rencontré une forte résistance qu'il s'agissait de vaincre. Mais au cours des dernières années, ce vent contraire a nettement diminué. Nous avons eu la chance d'avoir des clients de longue date qui nous sont restés fidèles pendant cette transition stratégique.
Tu l'as déjà évoqué : La numérisation ne rencontre pas partout un écho positif. Comment y fait-on face ?
Le thème de la numérisation n'est de loin plus aussi mal vu qu'il l'était au début. A mon avis, on peut distinguer deux groupes à cet égard : D'un côté, il y a ceux qui utilisent les véhicules, les contrôlent, les facturent, bref, ceux qui sont responsables de la planification globale. Ce groupe a réalisé qu'il ne pouvait pas être viable sans une numérisation de bout en bout. De l'autre côté, il y a les chauffeurs qui ne sont pas impliqués dans la planification. Là, on sent un plus grand refus, car les représentants souhaitent majoritairement se concentrer sur la mise en œuvre.
En ce qui concerne la numérisation en général, l'échange entre les entreprises n'est pas optimal. Une plateforme transversale n'existe tout simplement pas et je pense que ce n'est pas une solution durable que de continuer à maintenir son propre îlot. Une solution commune, une réflexion commune profite à tout le monde à la fin de la journée. Je peux comprendre la crainte des entreprises de perdre des clients en se rapprochant.
Merci pour cette évaluation honnête. Passons à toi en tant que personne : Tu as derrière toi une longue période riche en événements. Quels sont tes points forts personnels ?
Je travaille dans le domaine des transports depuis environ 40 ans. Au début, j'étais surtout actif dans le conseil aux entreprises. Un projet qui m'est resté de cette époque était en collaboration avec l'un des grands détaillants, pour lequel nous avons réussi, après de longues planifications, à rassembler toutes les parties régionales de l'entreprise dans un dénominateur commun et à générer ainsi une belle valeur ajoutée. Je suis également fier des partenaires de longue date d'Xplanis, dont certains sont présents depuis plus de 20 ans sur plusieurs produits. Ces collaborations de longue date ont bien sûr connu des hauts et des bas, mais la loyauté que les entreprises nous ont témoignée, même pendant les périodes difficiles, me remplit de joie.
L'ASTAG et Xplanis travaillent ensemble depuis de nombreuses années sur différents projets, l'un d'entre eux concerne la collaboration dans les cours de disposition. Qu'est-ce qui va changer ici ?
Il y a un peu plus de six ans, l'ASTAG m'a contacté pour me demander si nous pouvions l'aider à numériser la formation des planificateurs. Après une courte réflexion, nous avons accepté. En peu de temps, nous avons mis X4fleet à disposition sur une plateforme de formation séparée. Parallèlement, il a fallu développer les modules de formation et mettre à disposition un guide. Les premières années ont été marquées par un apprentissage mutuel et des améliorations constantes. Entre-temps, le tout est bien établi et tous les examens organisés jusqu'à présent ont pu se dérouler sans problème. Désormais, Xplanis a rendu la direction technique aux enseignants et à l'ASTAG et se concentrera à l'avenir principalement sur la mise à disposition de la plateforme X4fleet.
Où vois-tu des défis pour l'avenir du secteur de la logistique ?
Je vois deux grands défis vers lesquels nous nous dirigerons à l'avenir. Le premier défi sera de trouver de bons agents-e de transport sur le marché. Répondre aux exigences croissantes du marché sera un grand défi. Avec la numérisation de la formation, l'ASTAG est certainement sur la bonne voie. Mais les exigences envers les participants aux cours de formation vont augmenter, ce qui aura des répercussions sur le cercle des participants. Je vois dans l'Intelligence artificielle le deuxième défi. La gestion des transports va être massivement modifiée par l'utilisation de l'IA, et il faut rester en forme sur le marché. En matière d'Intelligence artificielle, nous n'en sommes qu'au début, et des efforts sont faits pour développer ce thème en collaboration avec les universités. Mais d'ici à ce que l'Intelligence artificielle soit capable d'apprendre et de se développer de manière autonome, je pense qu'il faudra encore quelques années.
Ce n'est pas seulement dans la société que beaucoup de choses changent, mais aussi chez toi personnellement. Tu ne seras plus CEO d'Xplanis. Où te dirigeras-tu à l'avenir ?
On dit souvent que j'ai du mal à transmettre mes projets à d'autres. Mais ce n'est pas tout à fait vrai. J'admets qu'il y a des choses plus faciles pour moi que de laisser tomber mon travail. Le travail n'a jamais été un fardeau pour moi, mais plutôt un enrichissement dans ma vie. En tant qu'entrepreneur, on doit aborder ce sujet avec une autre mentalité et les autres choses sont subordonnées à l'entreprise. Mon ambition est de transmettre à mon successeur suffisamment de connaissances pour qu'il puisse poursuivre seul son chemin. Pour l'instant, je pense qu'ils ont encore besoin de soutien. A l'avenir, je souhaite toutefois consacrer progressivement plus de temps à ma famille et à moi-même, et je prendrai cette année pour la toute première fois de longs congés. Je ne peux pas encore dire quand je quitterai Xplanis, si ce sera dans un an ou dans deux, mais cette incertitude me réjouit.